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Comme annoncé dans notre article précédent, le premier trimestre de cette année s’est terminé sur une forte reprise. Dans de nombreux cas, notamment aux USA, la hausse enregistrée durant cette période a été une des plus fortes jamais connue durant les trois premiers mois d’une année.


On en vient à se demander quelles étaient les justifications de la forte baisse du dernier trimestre de 2018, et ce qui a changé depuis.


La première explication tient sans aucun doute au retournement de la politique monétaire aux Etats-Unis. Alors que la Fed réitérait à chacune de ses réunions que la croissance était forte et que l’inflation allait atteindre son objectif de 2%, et qu’en conséquence, ses taux ne pouvaient que monter, la réunion de janvier 2019 a procédé à une totale inversion du discours en indiquant qu’elle allait procéder à une pause et qu’il fallait se montrer patient pour savoir si le prochain mouvement serait à la hausse ou à la baisse. Grâce à l’attitude jugée pragmatique de la banque centrale, les craintes d’une récession consécutive à une trop forte hausse des taux ont pu disparaître et céder la place aux espoirs d’une poursuite du cycle de croissance ininterrompu depuis 10 ans.


A posteriori, il semble aussi que les autorités chinoises aient encore réussi à stabiliser le rythme de croissance. Les statistiques parues le 17 avril montrent que le 1er trimestre n’a pas connu de décélération, au contraire. Certaines statistiques moins officielles ont bien montré qu’un creux s’était produit à la fin 2018, mais que celui-ci était désormais résorbé. La politique d’encouragement fiscal et monétaire semble donc avoir réussi à produire de nouveaux fruits, malgré le problème lancinant de la forte dette.


Notre Europe reste à des niveaux très faibles en termes de croissance, mais plusieurs indices laissent espérer que le point le plus bas ait été dépassé. Notre pays est l’un de ceux qui s’en tire le moins mal sur le vieux continent avec une croissance qui pourrait être correcte en ce début d’année. Le Brexit n’a jamais semblé être une cause d’anxiété sur les marchés, mais son report diminue le risque qu’il le devienne. Les futures élections européennes ne sont pas un enjeu très important pour les marchés.


Restent plusieurs problèmes dont on attend la résolution. Les plus importants concernent les relations commerciales entre Etats-Unis et Chine. Beaucoup d’observateurs sont optimistes, mais on serait content qu’elles se concluent enfin sur une note positive. Les négociations entre l’Europe et les Etats-Unis prendront ensuite le relais.


Nous sommes néanmoins très dubitatifs sur un phénomène qui se produit rarement dans les périodes de si forte hausse : Les statistiques publiées par les autorités boursières montrent que les flux de souscription sont encore négatifs sur les fonds d’actions. Le scepticisme reste très grand et la hausse se produit dans des volumes très faibles. Pourtant nous avons tous vu que les banques regorgent de liquidités sur des comptes à vue et que les obligations dont le rendement est si faible n’ont pas perdu leur attrait auprès des épargnants.


Qui va l’emporter, les rares optimistes ou la marée des sceptiques ? En tout cas, les premières publications de sociétés ne poussent pas au pessimisme quand elles concernent les belles sociétés exportatrices, comme LVMH et L’Oréal, qui ont encore connu de fortes hausses de leurs chiffres d’affaire au premier trimestre, 7,7% pour la première et plus de 11% pour la seconde. Notre préférence va clairement à ces entreprises qui savent asseoir leur leadership sur des marchés en croissance durable.

 

Jean-Philippe Mollet

Directeur

Achevé de rédiger le 18 avril 2019

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